Je vous défie de me comprendre!

26 mai, 2008

KeyBank Vermont City Marathon

Rétrospective

Un dur hiver qui ne me permet pas de m’entraîner convenablement. L'abondance de neige rend la course très difficile. Je débute la saison très doucement en faisant de courtes distances. Je fais peu de sorties. Je m'achète de nouvelle chaussure. Je me blesse sous le pied gauche. Mes genoux commencent à se faire entendre. Je ne réussis pas à courir plus de 1 h 31, ce qui est nettement insuffisant pour un entraînement marathon. Mon moral est à plat. Pour avoir connu 4 autres marathons, je savais éperdument que j’allais souffrir au maximum. On ne peut pas arriver à un marathon sans être entraîné. Je le sais bien. Je tente quand même le coup en me remémorant ce que mon ami Xavier m’a déjà dit, un jour : Ton corps se souvient de tout ce que tu as fais… (j'espère qu'il a la mémoire longue:-))

Le marathon

Il est 5 h du matin, je ferme le cadran avant qu’il ne sonne. Je ne veux pas qu’il réveille mon amie Karine qui à l’air de bien dormir (en apparence). Elle n’avait pas l’intention de se lever si tôt. Nous n’avons pu fermer l’œil de la nuit. Un évènement de ce calibre nous empêche totalement de dormir. Nous avons écouté le film Nigaud de professeur, en anglais, pour ensuite parler jusqu’à 1 h 30 du matin (une forme de thérapie). Le départ du marathon se fera entendre qu’à 8 h 05. J'ai besoin d'au moins 3 heures avant la course pour être fin prêt, mentalement.

Nous sommes sur la ligne de départ. Il y a beaucoup de monde. L'ambiance est bonne et la température agréable quoique très humide. Ils annoncent un taux d'humidité de 96% et un gros soleil chaud, outch! On se place derrière le lapin de 4 heures. Je pense une dernière fois à tout l'entraînement que je n'ai pas eu (question de me mettre de la pression). Je préviens Karine que je peux casser à tout moment. Prière de ne pas m'attendre. Le départ est donné. On commence à bouger près de 2 minutes plus tard, voilà c'est parti!! Que l'aventure commence...

Je suis très prudent. Je sais que la course sera longue et ardue. Je laisse mon amie Karine passer devant et je m'accroche, tant bien que mal. Au bout de l'autoroute en épingle, vers le 6e mile, on retourne sur nos pas. Karine me croise. On s'envoie la main au passage. Elle se trouve à environ 100 mètres devant moi. Mes genoux tiennent le coup. J'accélère doucement et je réussi à la rejoindre quelques centaines de mètres plus loin.

[parenthèse] Lors de mon dernier marathon à Québec, je me suis totalement déshydraté car j'ai tout simplement omis de boire. En fait, j'avais plutôt peur d'avoir envie d'uriner et de perdre du précieux temps. Je me trouve étrange des fois. Cette année, je ne voulais pas faire la même erreur. Je me suis acheté une ceinture de course de marque Nathan comprenant 4 grosses bouteilles de 10 oz chacune. Si je manque d'eau avec ça, je démissionne... [Fin de la parenthèse]

Je cours au même rythme que Karine jusqu'à la mi-parcours. Nous avons quitté la ligne de départ depuis déjà 1 h 56. Je n'ai plus une seule goutte d'eau dans mes bouteilles. Je me dois de ralentir considérablement à chaque point d'eau pour tenter de les remplir au maximum. Durant ce temps, je vois Karine qui s'éloigne. Je ne peux pas me permettre de la perdre. J'augmente donc la cadence jusqu'au temps d'être à ses côtés. Le même scénario se produira à tous les points d'eau suivant. Je fais le plein, elle s'éloigne et je la rejoins.

L'histoire change un peu à partir du 30e kilomètre. Mon corps se porte bien et mon moral prend du mieux à mesure que j'avance. Les spectateurs sont nombreux et nous encouragent beaucoup. Le soleil est toujours aussi chaud et les coins d'ombre se font plutôt rares. Les gens marchent davantage en bordure de la route. Certains boitent, d'autres courent les pieds complètement renversés. Ils continuent à avancer, de peine et de misère. C'est à partir de là que commence réellement le marathon, c'est LE mur. Devant moi, un gars qui marche nu-pied au beau milieu de la piste. J'oublie à l'instant mes petits maux et je me console. Karine a mal à la fesse droite. Elle a perdu beaucoup d'ardeur. Je tente de la faire rire, de l'encourager, c'est difficile. Il ne faut pas lâcher. On est près du but. Je continue de lui parler. À mesure que les miles défilent, je me dis : "1,6 km de moins, on va réussir". Nous atteignons enfin le mile 25, l'avant dernière balise. Je regarde ma montre. Il reste moins de 9 minutes pour passer le fil d'arrivée sous la barre des 4 heures. Est-ce faisable? Je tente ma chance. Comme un seul homme, j'accélère considérablement. Un choc électrique se fait sentir dans chacun de mes mollets. Mon corps m'envoie un message clair, ralenti! Pourquoi moi? Qu'ai-je fait? Tu ne peux pas t'en prendre à quelqu'un qui marche déjà par exemple?? Combien me faudra t-il de marathons à mon actif pour enfin faire partis des grands? Je baisse la cadence et je compense le mal avec mes fesses. J'ai soif. Je n'ai plus d'eau. J'ai encore le goût du maudit melon d'eau dans la bouche. Je n'arrive pas à le digérer. Plus loin, un groupe d'hurluberlu donne aux coureurs de petits contenants de bière. Je n'en crois pas mes yeux. Il fait chaud. Je suis fatigué. J'ai juste le goût de leur vomir dessus. Je cherche le panneau indicateur annonçant la fin. Je ne le vois pas. Y a t-il une fin? Je franchi la ligne, 10 bouteilles d'eau plus tard. Ma montre indique 4 h 04. Je prendrai ma revanche.

08 mai, 2008

Aéroport international de Mirabel - En bref

On constate à la fin des années 60 que l'aéroport de Dorval est devenu trop petit, vu l'augmentation du trafic aérien. On a l'intention d'en construire un nouveau, encore plus grand. Plusieurs endroits sont proposés. La ville de Mirabel en sort gagnante. Le gouvernement de Trudeau achète les terrains des cultivateurs pour une bouchée de pain. Les cultivateurs sont furieux. L'ouverture officielle s'effectue en 1975. Les beaux projets qu'on avait mis sur la table afin de relier les 2 aéroports tombent à l'eau. L'autoroute 50 ne reliera jamais Ottawa. L'autoroute 13 ne sera pas complétée. On abandonne le projet de train à grande vitesse entre Montréal et Mirabel. La balloune se dégonfle doucement. Nos grands penseurs décident de tout rapatrier les vols vers Dorval. Le dernier vol avec passagers s'effectue le 31 octobre 2004. L'aéroport de Dorval est à nouveau seul à Montréal. On retourne de près de 40 ans en arrière. On décide de remettre une partie des terres expropriées aux cultivateurs. En 2006, un groupe de gens d'affaire décide d'y faire construire un centre commercial. En 2008, les infrastructures aéroportuaires, le bel hôtel 4 étoiles et la tour à bureau sont toujours laissés à l'abandon.

Aujourd'hui, un groupe de citoyens de l'ouest de Montréal manifeste leurs mécontentements devant les bureaux d'ADM. Ils se plaignent du bruit et de la pollution qui se fait sentir en ville. Ils ne veulent plus de vol de nuit et s'opposent à la création de nouveaux corridors aériens. On constate une forte diminution de la qualité de vie des citoyens. On constate également que l'aéroport de Dorval est devenu trop petit, vu l'augmentation du trafic aérien. On souhaiterait le retour de certains vols vers Mirabel.

Quoi dire de plus? Nous sommes gouverné par des imbéciles.